Le salafisme et le jihadisme

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Introduction

Avertissement au lecteur

Il est bien entendu que nous ne faisons en aucun cas l’apologie d’un quelconque mouvement religieux. La liberté de pensée et son corollaire la liberté de religion est garantie par nos lois républicaines. Mais aucune loi religieuse de peut s’imposer aux citoyens et nul ne peut au nom de sa religion imposer une théocratie dotée d’un pouvoir temporel. C’est ainsi que se féfinit la laïcité qui est la liberté de croire ou de ne pas croire dans notre démocratie. 

Notre but est d’informer le plus objectivement possible sur ce mouvement théocratique. Nous ne pratiquons pas non-plus l’islamophobie.

Le salafisme (en arabe : السلفية)  est la doctrine d’un mouvement religieux de l’Islam sunnite. Ce mouvement prône un retour aux pratiques en vigueur dans la communauté musulmane à l’époque du prophète Muhammad et de ses premiers disciples — connus comme les pieux ancêtres (salaf) — et la rééducation morale de la communauté musulmane

1 – Les fondateurs

1.1 – Ibn Tamiyya

Au XIIIe siècle, le syrien Ahmed Ibn Taymiyya (1263-1328) fonde le salafisme (en arabe السلفية, as-salafiyya)  en martelant le respect des dogmes fixés par les pieux ancêtre (les Salaf), le Prophète et ses premiers compagnons. Il critiquera la déliquescence des moeurs et rédige un ouvrage politique « La Politique au nom de la Loi divine pour établir le bon ordre dans les affaires du berger et du troupeau ». Il y précise les règles inspirées de la charia.

Il exhortera les vrais fidèles à renverser tout dirigeant [musulman] qui ne respecterait pas les règles fondamentales de la religion [musulmane].

1.2 – Mohammed Ibn Abd Al-Wahhab  et la tribu des Saoud

Mohammed Ibn Abd Al-Wahhab (en arabe : محمد بن عبد الوهاب) est un théologien arabe du XVIIe siècle (1703-1792). Il se pose en continuateur de la pensée d’Ibn Tamiyya. Un de ses écrits majeurs « Pour le culte de Dieu unique » est construit autour d’une profusion de citations en vue de prouver que sa pensée s’inscrit dans la tradition de la ville de Médine0 C’est le théoricien d’un puritanisme absolu, prônant de retour à un Islam « purifié de toutes ses scories ». Il dénonce les perversions du soufisme.

Il fera allégeance à la tribu des Saoud, apportant à leur volonté de dominer la péninsule arabique une caution religieuse, appelant au combat pour restaurer l’âge d’or de l’arabité musulmane.

2 – Volonté de réforme face à la colonisation.

2.1- La Colonisation du XIXe siècle

À la fin du XIXe siècle, la conquête coloniale des puissances européennes balaie le monde musulman tout en épargnant le monde turc, dernier siège du Califat. Un puissant mouvement de réfléxion est lancé par des théologiens musulmans, conjugant discussions orales et production écrite. Un courant fondamentaliste, issu de l’école hanbalite se revendique ouvertement comme salafiste. Son message est tranchant : le ode musulman doit revenir strictement au modèle de la foi du prophète et de ses compagnons.

2.2 – L’abrogation du califat

La Première Guerre mondiale va parachever cette crise morale au sein de l’Islam. Les Ottomans ont régné pendant plusieurs siècles et désigne leur empire comme «maison de l’Islam»0 Le sultan-calife se présente comme le chef des musulmans, ses envoyés comme les envoyés de l’islam, son armée comme celle du Prophète.

Le général Mustapha Kemal se révolte contre le sultan et crée son pouvoir à Ankara, promettant de nettoyer la foi islamique de son rôle d’instrument politique et d’élver la foi islamique en la libérant des superstitions.

Le Parlement turc vote à l’unanimité l’abrogation du califat et la sécularisation de la Turquie, le 1er mars 1924. Une révolution ! Les révoltes qui éclatent sont matées dans le sang.

3 – L’islamisme force politique

3.1 – Hassan Al-Banna et les Frères Musulmans

Hassan Al-Banna, un instituteur égyptien (1906-1949) donne naissance à l’islamisme en fondant, avec sept camarades, le mouvement des Frères Musulmans (Al-Ikwan al-Muslimin). Ce mouvement se présente comme « une association religieuse ayant pour but la commanderie du Bien et le pourchas du Mal ».

3.1.1 La doctrine des Frères Musulmans

Le message du Prophète doit retrouver sa vigueur. Hassan Al-Bannah s’octroie le titre de « Guide » (Murshid). Il porte trois projets :

  • libèrer les terres musulmanes de la colonisation,
  • retour aux enseignements religieux dans la perspective de l’indépendance et la conscience d’appartenir à la communauté islamique, l’Umma,
  • restauration du califat.

Il prône le panislamisme « Dieu est notre but, la Coran est notre constitution, le jihad est notre chemin, la mort sur le sentier de Dieu est notre souhait ultime. » Il choisit de réislamiser le peuple avec un mode opératoire en sept phases :

  • l’individu musulman,
  • la famille musulmane,
  • le peuple musulman,
  • le gouvernement musulman,
  • la refondation de l’Umma,
  • la reconquête des terres prises aux musulmans,
  • la domination du monde !

Ce mouvement est très structuré, avec un rituel d’allégeance lors de l’adhésion.

3.1.2 – L’organisation secrète

En 1930 est créée dans la confrérier une branche armée appelée « organisation secrète », en vue d’actions directes. Ils feront explcitement référence au combat contre les croisés. Les imams vont lancer des prêches enflammés, le jihad est proclammé, une guerre sainte !

3.1.3 Sayyid Abul Ala Maududi

Sayyid Abul Ala Maududi (1903-1979) est né dans une famille d’inspiration soufie. Il offre au milieu du XXe siècle un autre modèle islamiste dans le sous-continent indien. Il s’inscrit dans la tradition déobandie (courant musulman pakistanais fondamentaliste sunnite). Il jette les bases d’un nouveau credo de l’islam, « une idéologie révolutionnaire » visant à modifier l’ordre social mondial. Il affirme que « L’islam revendique toute la terre, non une petite partie. ».

Une idéologie en somme totalitaire, politique sous couvert religieux.

4 – L’islamisme combattant

4.1 – Les bases de la lutte armée

Maududi, chef du mouvement islamiste pakistanais est cité comme auteur de la Guerre sainte par Mark A. Gabriel (Ph. D., ex  professeur d’histoire de l’islam à l’Université Al-Azhar, La Caire). Ici apparaît Sayyid Qutb donné comme fondateur du jihad moderne. Il va visiter les USA et en reviendra empli d’envie et d’hostilité. Il était degoûté de la vie matérialiste qu’il a perçue.

4.1.1 – Le livre Signs along the Road (Qutb)

Le livre Signs along the Road est le livre qui conduira Qutb à la potence sous Gamal Abdel Nasser. Ce livre va devenir le moteur des mouvements islamistes radicaux. Nous ne détaillerons pas la généalogie mortifère qui, au nom d’Allah, déclare la guerre à la démocratie et aux gouvernement élus par les hommes. Il prêche que seul  Allah détient l’autorité, lui seul la confère aux hommes. Le nouveau monde islamque doit mener une guerre sans pitié ni compromis à ceux qui refusent Son autorité.

Allah (en son nom : Qutb ?) proclamme sa souveraineté sur le monde entier. La loi de dieu doit dominer la loi des hommes. Le livre «Le Coran pour les nuls» de Malek Chebel et Sohaïb Sulatn (First éditions, 2009) dit que ‘p. 115 que «les groupes terroristes radicaux utilisent les arguments de Qutb pour fonder un état musulman selon leurs propres normes. Il est faux de dire que Qoutb et ces terroristes partagent la même idéologie et les mêmes objectifs.».

4.1.2 – Conséquences

Les Frères musulmans ont tenté à deux reprises de tuer le président égyptien et ont posé des bombes. L’Egypte avec l’université Al-Azhar, les Frères musulmans et l’Arabie saoudite deviendra un centre de prosélytisme jihadiste et radical, formant des imams qui vont essaimer dans le monde entier.

4.1.2 – Les successeurs

L’Egypte devient un foyer de contamination jihadiste. Citons les principaux :

  • Dr Salah Serea avec le Mouvement de Libération Islamique,
  • Shukri Mustafa et son groupe Al-Takfir wl-Hijra,
  • les cheikhs Abd-al-Hamid Kishk ou Omar Abel-Rahman vont propagerL le mouvement au Soudan, à l’Algérie, au Yémen, à la Syrie, à l’Irak, au Liban et autres pays.

Omar Abdel-Rahman est emprisonné à vie aux USA. En Iran, on assite à la naissance d’un véritable Etat islamique par des musulmans chiites (opposés aux sunnite). L’Iran exportera sa révolution. Une guerre opposera Iran-Irak.

4.1.3 Naissance d’Al-Jihad

Un groupe va émerger des Frères musulmans et de leur Al-Jepha Al-Islamia, j’ai nommé Al-Jihad (ver 1980). Le jihad (guerre sainte) devient offensif. Tuer de vient la responsabilité du musulman. Abed Al-Salem attaque les musulmans qui croeint que la guerre sainte ne sert qu’à défendre l’islam. Il affirme le caractère non négociable du jihad. Il existe donc une véritable stratégie de guerre. Dans son livre Al-Fareda Al-Gaaba (Les engagements manquants), Al-Salem prédit même que « L’invasion islamique arrive à Rome ». On sort du monde islamqiue ! On commence à parler de l’invasion de l’Europe et de l’Occident.

4.2 La prochaine étape

Al-Jihad commence, vers 1980, à voler et spolier les commerces chrétiens.

4.2.1 – En Egypte et alentours

Les minorités chrétiennes d’Egypte (Kénéh et Nag Hammadi) son soumis à ces actions criminelles. C’est l’application du Coran, sourate 9:29 (Al-Tawba,

« Combattez ceux qui ne croient ni en Allah ni au Jour dernier, qui n’interdisent pas ce qu’Allah et Son messager ont interdit et qui ne professent pas lareligion de la vérité, parmi ceux qui ont reçu le Livre, jusqu’à ce qu’ils versent la capitation par leurs propres mains, en état d’humiliation. »

Ce verset prône l’obligation de verser la djizia (capitation).

4.2.2 – Le jihad sort d’Egypte

Nous avons déjà parlé du rôle des missionnaires d’Al-Azhar. Les vagues se propagent à partir de l’endroit où est tombe le caillou ! Les USA en sauront quelque chose une première attaque du World Trade Center est menée en 1993. Oussama Ben Laden aura plus de succès avec son organisation criminelle Al-Qaida (La Base).

4.2.3 – Des petites cibles

Al-Qaida a échoué ensuite à s’en prendre à de grosses cibles (USS Cole, au Yémen). Héritiers spirituels de Qutb, l’organisation criminelle déplace son ciblage vers des petites cibles. Des musulmans jugés infidèles seront ciblés. Les chrétiens d’Egypte vont payer un lourd tribut. Où les terroristes ont trouvé de telles idées de cruauté : la réponse est le Coran avec la sourate 5:33 (La table est servie !) :

« La récompense de ceux qui font la guerre contre Allah et Son messager, et qui s’efforcent de semer la corruption sur la terre, c’est qu’ils soient tués, ou crucifiés, ou que soient coupées leur main et leur jambe opposées, ou qu’ils soient expulsés du pays. Ce sera pour eux l’ignominie ici-bas; et dans l’au-delà, il y aura pour eux un énorme châtiment, ». Ben Laden sera tué par un commando de l’armée des USA.

Les petites cibles commencent à être ciblées en Europe avec ceux qui reviennent discrètement du Pakistan (Waziristan). Les sommets seront atteints avec l’instauration de l’Etat islamique (DAESH) à cheval sur l’Irak et la Syrie. Des volontaires vont partir vers les théatres d’opérations jihadistes.

En conclusion

Le sommet du jihadisme salafiste est atteint. Il a coûté cher en intervention des armées occidentales pour démanteler les jihadistes de DAECH. Des théatres d’opérations intérieurs sont apparus dans divers pays occidentaux qui n’ont pas su anticiper la menace salafiste et se posent encore la question d’interdire cette engeance de par la loi et d’expulser les prêcheurs de haine de leurs mosquées et de leurs salles de prière.

En 1998, une étude de l’Association Régionale Bourgogne des Anciens Auditeurs de l’Institut des Hautes Etudes de la Défense Nationale (AA-Bourgogne IHEDN) attirait l’attention du gouvernement sur le danger de l’islam pour la République. C’était il y a 20 ans ! (Cause toujours !). Impossible de retrouver ce rapport ! Classement poubelle ?

Force doit rester à la loi de la République. Cela ne peut être négociable. Ceux qui n’admettent pas ce principe doivent partir ou subir les châtiments de la Justice républicaine.

Un Auditeur IHEDN 1985

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