Introduction
Selon un ancien numéro du Nouvel Observateur (Nouvel Obs : n° 2052 du 10 mars 2004, pages 14 à 29), les super-énarques seraient en accusation !. Le Nouvel Obs tire la substance de son dossier (pp. 14 à 18) d’un livre qui a été publié par l’écrivain Ghislaine Ottenmeyer sous le titre « Les intouchables » (3 mars 2004). Le jugement est dur, il vise le corps des fonctionnaires de l’ État, l’inspection des finances (IDF). Parce qu’ils sont sortis un jour dans les tous premiers de l’ENA (École Nationale d’Administration), « sans avoir à prouver ni leur courage, ni leur capacité de gestionnaires, ni leur charisme, ils se retrouvent à la tête de l’État ou de grandes entreprises. Pour quelques succès, que de désastres ! … ». Sont passés en revue un Président de la République, Valéry Giscard d’Estaing, plusieurs Premiers Ministres et Ministres (Maurice Couve de Murville, Jacques Chaban Delmas, Michel Rocard et Alain Juppé) ainsi que de grands Commis de l’État très compétents. Figurent aussi de grands patrons à la compétence reconnue. Cependant, la caste a enfanté des dirigeants d’entreprises responsables d’au moins quatre « désastres économiques ».
Les corps de fonctionnaires
En 2004, le corps de l’IDF était qualifié de misogyne. Dans son interview, l’écrivain affirmait que « Seul le pouvoir les intéresse » et « ils détiennent le vrai pouvoir », une « caste arrogante qui est devenue un boulet pour la France. Depuis les années 1970, elle est totalement anachronique … » (à rapprocher des accusations d’arrogance portées contre les actuels dirigeants).
Nous n’en dirons pas plus, vous découvrirez le livre et l’analyse datant de 2004. Depuis, il y a eu 2017 et l’arrivée au pouvoir de l’un d’entre eux, Emmanuel Macron. Il intègre en 2004 l’IDF dirigée par M. Jean-Pierre Jouyet dont, selon Wikipédia « il devient l’un des protégés ». Le 26 août 2014, il devient Ministre de l’économie, de l’Industrie et du Numérique. Il démissionnera le 30 août 2016 pour se consacrer au lancement du mouvement « En Marche » et sera élu le 7 mai 2017 Président de la République sans avoir jamais exercé le moindre mandat électif ! Le taux d’abstentions au 2e tour est de 25,4%.
En octobre 2018 éclate la crise des Gilets jaunes qui jettera dans la rue et sur les ronds-points des milliers de Français excédés par la fiscalité !
Les intouchables d’état
Il semble que le Nouvel Obs ne lâche pas facilement le morceau. Quatorze ans après, l’écrivain Vincent Jauvert (journaliste au Nouvel Obs où il est spécialiste en investigation) publie « Les intouchables d’État : Bienvenue en Macronie » (Robert Lafont, 2018, 247 p.). C’est la suite logique du précédent ouvrage avec plusieurs cas supplémentaires car, depuis 2004, rien n’a changé. L’ouvrage est présenté en dernière page de couverture comme « Incarnée par Emmanuel Macron et édouard Philippe, une nouvelle noblesse d’État dirige la France. Une caste de hauts-fonctionnaires plus que jamais minée par l’entre-soi et par les conflits d’intérêts. ». Là encore, vous ne manquerez pas de lire cet ouvrage mais attention ! Par petites doses quotidiennes car l’énoncé des privilèges de ces « nouveaux aristocrates » donne vite la nausée (ou l’envie de recourir à la lanterne républicaine : pas de peine de mort ni de Robespierre au 21e siècle !). Nous conclurons avec la dernière phrase de la page de couverture « …Vincent Jauvert dévoile la face cachée de cette haute fonction publique qu’il est urgent de moraliser. ». Pourtant, je croyais naïvement que depuis la nuit du 4 août 1789, les privilèges étaient abolis.
Le plus privilégié de tous n’est pas celui que vous croyez, il ne gagne que 150.000 €/an. C’est le Gouverneur de la Banque de France (miracle : son salaire est publié) qui « reçoit une rémunération d’activité équivalente à celle de vice-Président du Conseil d’État » ! Ils sont donc deux à toucher la modeste somme de 283.000 euros bruts par an » auxquels s’ajoutent 67.716 euros d’indemnité « imposable » pour le logement. C’est de l’argent public que tous reçoivent, l’argent de vos impôts ! Et les autres IDF ? Dans « l’Empire, pardon la République », de quoi se plaindrait-on, nous retraités aux pensions amputées de la CSG ?
Abraracourcix dit Le Croquant
A bas les privilèges !!!