Un charmant petit village
Signature du Citoyen-Contribuable 34
C’est un charmant petit village niché au pied d’un causse dont le lecteur est invité à deviner le nom, nous ne le donnerons pas et nous ne désignerons personne à la vindicte publique. Sur la route qui y mène, on croise le chemin des Trente Loups et le chemin des Verriers. Non loin de là, un célèbre écologiste et homme politique y possède une résidence dans un village séparé par une crète boisée de charmants pins d’Alep. On y fait du vin réputé et il y pousse des oliviers comme dans beaucoup de terroirs du coin. En se promenant dans la garrigue et sur son causse, on change de département.
Naguère, lors d’une petite cérémonie d’accueil dans son laboratoire, mon professeur de botanique nous expliqua que l’on ne devait pas se fier à l’aspect riant des villages languedociens et provençaux, les gens avaient la dent dure pour les « estrangers » (ceux qui n’étaient pas d’ici !). J’y ai pourtant été accueilli car je m’y suis marié, avec une fille d’un du pays. Je n’y ai habité que quelques mois de vacances, ayant dû pour des raisons professionnelles m’exiler avec mon épouse. J’y ai peu à peu découvert des hommes et des femmes travailleurs, profondément attachés à leur terre et qui m’ont donné le goût de leur langue et m’ont transmis leurs secrets pour travailler cette terre si dure.
D’autres, se sont découverts peu à peu. Certains ont rejoint le petit cimetière ombragé de pins et de cyprès. Les visiteurs sont accueillis à l’entrée par le carré militaire où reposent quelque soldats de 1914-18, carré que je ne manque pas de saluer à chacune de mes visites et de me recueillir.
Ceux que j’ai découverts sont ceux qui ont mis le doigt dans la spéculation foncière, profitant d’un brave homme de maire et cherchant tous les moyens de lotir la moindre vigne plus où moins abandonnée.