Qu’a-ton appris de l’analyste génétique du virus ?

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Article republié avec l’autorisation de et d’après « THE CONVERSATION France »

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Qu’a-t-on appris de l’analyse génétique du coronavirus?

Travailler sur les virus requiert de bonnes protections. Pixnio, CC BY-SA

Meriadeg Le Gouil, Université de Caen Normandie

Meriadeg Le Gouil est enseignant-chercheur au GRAM 2.0 (Groupe de recherche sur l’adaptation des microbes), EA2656 de l’Université de Caen Normandie et au laboratoire de virologie du CHU de Caen. Il est spécialiste des coronavirus humains et animaux, avec un intérêt particulier pour les coronavirus de la faune sauvage et les virus émergeants circulant chez les chauves-souris : l’ordre de mammifère hébergeant la plus grande diversité de ce type de virus. Dès qu’un nouveau virus apparaît, les scientifiques cherchent à établir sa séquence génétique.


Comment obtenir la séquence génétique d’un virus ?

Si l’on compare avec le SRAS : le dernier coronavirus qui avait suscité une inquiétude mondiale pour l’homme en 2002, les techniques d’analyse génétique ont drastiquement évolué vers plus de précision et des temps d’analyse réduits. Ces analyses sont également moins coûteuses ce qui a permis à de nombreux pays de s’équiper convenablement en séquenceurs génétiques. Ainsi, il est possible d’analyser très vite un nouveau virus quel que soit son lieu d’apparition.

Dans le cas du nouveau coronavirus 2019-nCoV, ce sont donc des équipes chinoises qui ont pu l’analyser et partager les informations à la communauté scientifique internationale en quelques jours à semaines grâce à une base de données appelée GISAID. Ce partage permet de comparer les résultats obtenus à partir d’autres patients. À ce jour la plupart des séquences analysées viennent de Chine mais il en existe également provenant de Thaïlande, des États-Unis et de France.

Capture d’écran de la base de données GISAID présentant la géographie des cas du nouveau coronavirus. GISAID

Quelles informations découlent de cette séquence ?

Un virus, comme un être vivant, est porteur d’information génétique, à partir de laquelle il va fabriquer ses protéines et se multiplier chez son hôte. Le génome de ce coronavirus compte environ 30 000 nucléotides : une série de quatre briques élémentaires représentées par les lettres : A, U, C, G. Séquencer c’est tout simplement établir dans quel ordre ces briques sont organisées. Une fois que l’on a la liste ordonnée de 30 000 lettres, que peut-on en déduire ?

Tout d’abord, il est possible de comparer la nouvelle séquence avec celles déjà présentes dans les bases. En réalisant ce travail, l’équipe dirigée par Zhengli Shi, du Wuhan Institute of Virology a pu constater qu’un autre virus, prélevé en 2013 en Chine chez une chauve-souris, possédait un génome similaire à 95 %. Il est donc probable que 2019-nCoV (le nom scientifique de ce nouveau coronavirus) trouve son origine chez cet animal. La transmission ne s’est peut-être pas produite directement entre la chauve-souris et l’humain, car pour un passage à une autre espèce, il faut des contacts nombreux et répétés. Les scientifiques et les autorités pointent plutôt vers des marchés aux animaux vivants. L’animal intermédiaire potentiel n’a pas encore été identifié.

L’autre intérêt d’étudier la séquence génétique est de prévoir la structure des protéines du virus dont elle découle. Une des protéines d’intérêt est la protéine S (pour spicule) présente à la surface du virus et qui va s’attacher à nos cellules pour les reconnaître et les infecter. Ce sont d’ailleurs elles qui donnent sa forme de couronne au coronavirus.

Les coronavirus sont un groupe de virus qui ont une apparence de halo, ou de couronne (corona) lorsqu’on les observe au microscope électronique. Centers for Disease Control and Prevention/Wikimedia, CC BY

Ces protéines de surface peuvent aussi être une cible thérapeutique car si on les bloque alors elles ne peuvent plus infecter des cellules. Connaître finement sa séquence a également permis de mettre au point des tests de diagnostic spécifiques.

L’arbre généalogique des virus

Analyser une séquence génétique donne aussi des informations sur l’évolution des virus. A chaque fois qu’il va se répliquer, son génome va connaître des modifications : des mutations. Quelques nucléotides sur les 30 000 vont changer, ce qui peut avoir une conséquence sur la structure des protéines et potentiellement, sur la vitesse d’infection. Chaque nouvelle séquence va donc être comparée à celles déjà connues pour déceler ces mutations. Les scientifiques peuvent alors créer des « arbres généalogiques » (arbres phylogénétiques en termes techniques) pour comprendre d’où vient chaque source virale.

Le centre du cercle représente l’ancêtre commun des ncoronavirus. Les souches détectées en France sont assez proches les unes des autres. GISAID

Chez un même individu, les virus mutent. Grâce aux dernières techniques de séquençage, il est possible d’établir toutes les séquences présentes. Cela permet de suivre les taux de mutation du virus, la diversité de ses populations à l’intérieur de l’organisme et de suivre les chaînes épidémiques.

Comment un virus animal se transmet à l’homme ?

Pour les virus, tout est une question d’opportunités. Il n’est pas aisé de franchir les barrières des espèces. Ainsi un virus affectant majoritairement les chauves-souris se transmettra difficilement à l’humain.

Pour une transmission interespèces, il est nécessaire d’avoir des opportunités écologiques, soit des contacts rapprochés, nombreux et fréquents. Ainsi pour prévenir les risques de contamination ou d’émergence de nouveaux virus, il est nécessaire de réfléchir à notre rapport avec la biodiversité. Par exemple, les chauves-souris n’ont que peu de raison de venir au contact des humains, sauf si leur habitat est détruit ou réduit. Protéger la nature et la biodiversité c’est aussi nous protéger d’éventuelles émergences et donc des maladies nouvelles.

Meriadeg Le Gouil, Virologue, Université de Caen Normandie

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.

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Schizophrénie environnementale

Introduction

La commune de Montpelllier édite une luxueuse revue pour vanter la politique urbaine vertueuse, « revue consultable sur le site internet de la ville ». Cette revue (numéro sans date ni numérotation, distribuée début juin 2018) fait apparaître la schizophrénie entre l’action de notre maire dont la main droite ignore ce que fait sa main gauche de président de la métropole.

1 – L’édito

Le message habituel nous vante la politique vertueuse, « le cercle vertueux » de maîtrise des dépenses. La ville n’a pas augmenté ses taux d’imposition, c’est vrai ! Mais la base imposable, la valeur locative des logements, elle a augmenté et les rentrées fiscales y afférent ont augmenté mais c’est la faute de l’État : c’est lui qui fixe la valeur locative, c’est sa faute et non celle de la collectivité. A-t-on jamais imaginé de baisser le taux de prélèvement pour compenser la hausse de la base imposable ? Quelle utopiste pourrait imaginer que maîtriser ainsi les dépenses et faire baisser la pression fiscale. D’autant que nous dénonçons, avec le mensuel CAPITAL (n° 319 avril 2018 pp. 62-64) une pratique consistant à percevoir indûment un surplus sur la Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères.
La tricherie n’est pas l’oeuvre du Maire de Montpellier et de ses services mais du Président de la Métropole et de ses services, en somme la main droite vertueuse ignore ce que fait la main gauche vicieuse. 1,5 millions d’€uros, combien de capacité d’investtissement supplémentaire ? Si cet argent était laissé aux contribuables, peut-être seraient-ils à même d’en faire meilleur usage ?

2 – La biodiversité : une longueur d’avance ?

Tout le monde le sait, dans le monde : Montpellier est la surdouée. Nous sommes heureux d’apprendre que nous avons pris une longueur d’avance dans le domaine de la biodiversité ! Notre coeur de contribuable-écologiste fait des bonds de fierté ! Monsieur Henri de Verbizier, adjoint au maire aux espaces naturels et au parc de Lunaret nous comble de joie. C’est une politique vertueuse et nous ne pouvons que nous en réjouir.
On sent derrière M. de Verbizier les bons conseils des botanistes qui depuis plusieurs siècles ont porté haut et fort le flambeau de la botanique. Faut-il rappeler aussi le combat des associations de défense de l’Environnement qui se sont battues et qui restent l’arme au pied devant les constructeurs d’immeubles en pur béton ! Sans eux, que serait devenu le parc Montcalm ? Le parc était menacé de nouveaux hlm desservis par la ligne 5 du tram. Le béton a reculé, merci à ceux qui veillent ! Mais, à côté de ces réalisations vertueuses, on trouve la calamité des déchets !

3 – La politique des déchets

En page 27, Mme Valérie Barthas-Orsal nous parle des déchetteries, c’est bien. Mais là, on atteint le comble car tout un quartier de Montpellier, un petit ilôt de verdure en limite de la ZAC de Garosud et la ZAC ont été délibèrement sacrifiés au traitement des ordures ménagères. Traiter des ordures ménagères dans une zone maintenant habitée de commerces, artisans et résidents, ce n’est pa vertueux : c’est vicieux ! Une verrue qui pue et odorise au delà du supportable et dont on oublie de nous parler !
Alors, au nom de l’environnement et de la biodiversité, un effort pour fermer cette usine vicieuse et instaurer un vrai traitement écologique des ordures ménagères.

Père Siffleur

Persiflez, persiflez, il en restera quelque chose