Argos Panoptes
Nous observons, nous avons l’oeil !
Préliminaire
Sommaire :
1 – Histoire d’animaux
1.1 – Les Chauve-souris
1.2 – Les fourmis
1.3 – Les pangolins
2 – Le SARS-CoV-2
2.1 – La chaîne de transmission
2.2 – La recombinaison de gènes
2.3 – Un laboratoire de haute-sécurité
3 – Epidémie vers pandémie
3.1 – Le patient zéro en France
3.2 – En Europe
3.3 – Hors CEE
Conclusion
Faune sauvage et virus
L’histoire que nous contons est une histoire d’animaux et de virus. Celà commence avec une sorte de pneumonie atypique semblable à une grippe, en Chine, à Wuhan, dans la province de Hubei, en Chine centrale, au confluent du fleuve Yangzi Jang (autrefois Yang Tse Kiang), à 1 150 km de Pékin. C’est un combinat sidérurgique (une ville industrielle) et de nombreuses société étrangères y ont développé des usines (PSA, Nissan, …) . Les communications avec le monde entier se font via un grand aéroport et avec le reste de la Chine par un réseau ferré véhiculant des trains à grande vitesse ainsi que des autoroutes. Le transport fluvial est assuré par le fleuve Yangzi Jang. Tous les éléments sont réunis pour communiquer rapidement et transporter le mal qui nous frappe mondialement. C’est une ville créative faisant partie d’un réseau mondial de villes agréé par l’UNESCO !
1 – Histoire d’animaux : un cycle infernal
Le Marché aux fruits de mer de Wuhan va devenir célèbre car de là une pandémie est partie, qui va frapper la ville, la province et le monde entier (urbi et orbi). La Chine saura confiner la ville, mettant à l’abri le reste du pays mais pas le monde, car des voyages aériens ont véhiculé des malades vers l’Europe et le monde entier. Faisons connaissance avec les acteurs du drame qui s’est joué là ! Nous allons présenter chaque acteur.
1.1 – Les chauve-souris
Plus exactement les chauve-souris. Il en existe plusieurs espèces formant l’ordre des Chiroptères. Ces mammifères volants, dotés d’ailes membranneuses, sont connus pour être des réservoirs à virus auxquels ils résistent. Il est conseillé de ne pas les manipuler sans précautions, même en France. Or, en Chine, à Wuhan plus spécialement, ces animaux font partie de la gastronomie locale. Au risque qu’un des nombreux virus dont ces animaux sont porteurs ne contaminent ceux qui les capturent et ceux qui les consomment. Ce sont des porteurs sains mais des réservoirs qui réagissent à la destruction de leurs habitats naturels en urinant plus fréquemment sous l’effet du stress.
Le climat de Wuhan est un climat sub-tropical, les chiroptères locaux peuvent être des animaux frugivores de grosse taille vivant en grandes colonies et allant consommer des fruits à la tombée du jour. Le chiroptère incriminé serait le Rhinolophus sinicus (K. Andersen 1905) ou « Chauve-souris chinoise en fer-à-cheval ». Cette espèce est connue pour son rôle en épidémiologie, en transmission de maladies !
Là où nichent ces animaux nocturnes (grottes, arbres, etc.), les déjections au sol et l’urine s’accumulent et attirent d’autres animaux, des insectes et plus particulièrement des fourmis.
1.2 – Les fourmis
Les fourmis viennent pâturer les déjections et absorbent les virus qu’elles contiennent. Elles sont des transporteurs vers leurs nids. Leur répartition est mondiale. Ces animaux sont nécrophages, se nourrissent de toutes les matières organiques, y compris les cadavres de chiroptères qui tombent du plafond des grottes. Elles stockent aussi les virus, elle sont soupçonnées d’être des réservoirs.
Les fournis intéressent un animal terrestre, le pangolin.
1.3 – Les pangolins
Les pangolins (ou manidés en langue scientifique) sont des mammifères à l’allure étrange. Recouverts d’écailles, ils ressemblent à de gros lézards. Ces animaux, présents en Afrique et en Asie sub-sahariennes, font l’objet d’un important braconnage pour la viande réputée savoureuse. Ils fournissent la médecine chinoise mais aussi leurs cuisines.
Or, les pangolins sont de grands consommateurs de fourmis. Les virus qu’elles transportent passent dans l’organisme du pangolin qui est connu comme réservoir de virus divers..
Dans l’organisme du pangolin, porteur sain, cohabitent divers virus proches parents, cousins, du SARS-CoV-2 (celui qui infecte maintenant les 4 coins de la planète).
2 – SARS-CoV-2 et consorts
L’article de Futura Santé fait état de six virus au moins dont les gènes ont des analogies comprises entre « 85,5 % et 92,4 % de similarité de séquence avec le coronavirus humain » !
Futura Santé dit :
« En conclusion, le pangolin est une source naturelle de coronavirus mais son rôle dans l’émergence de l’épidémie de Covid-19 reste toujours incertain. Dans tous les cas, le trafic et la consommation d’animaux exotiques comme le pangolin favorisent l’émergence de zoonose et leur présence dans les marchés devrait être prohibée. ».
2.1 – Une chaîne de transmission
Ce que nous venons de décrire est un écosystème dans lequel les acteurs Rhinolophus sinicae (la chauve-souris), les fourmis et les pangolins auxquels il faut ajouter tous les animaux rampants (serpents, vers, rats, …) jouent un rôle dans un écosystème. Il serait fastidieux d’énumérer les animaux faisant partie de la gastronomie de la Chine actuelle.
2.2 – La recombinaison des génomes des virus
Nous citons l’article de Futura Santé :
« On sait seulement que les analyses génétiques de virus prélevé sur les pangolins et les Hommes étaient à 99 % identiques, selon l’agence étatique Chine nouvelle ». Le nom de Marché aux fruits de mer utilisé à Wuhan est impropre car ce lieu est un point de vente de toutes sortes de produits dont de nombreux animaux sauvages (mammifères, reptiles, insectes, …). Des serpents, des scorpions sont des mets apprèciés par les populations locales. Une radio périphérique soulignait que la promiscuité tant goûtée par les touristes étrangers aurait facilité l’émergence d’un nouveau virus. Il fallait un hôte intermédiaire !
Une hypothése non encore vérifiée mais à forte probabilité désigne le pangolin comme le chaînon manquant dans la chaîne de transmission des virus, du Virus ! Une recombinaison de gènes entre virus voisins a pu se produire donnant le virus SARS-COV-2 qui est parti à la conquête du monde. C’est donc dans un creuset propice à un phénomène naturel que se serait produite la naissance d’un nouveau virus capable de franchir la barrière entre l’homme et l’animal.
2.3 – Un laboratoire de haute-sécurité
La présence à Wuhan d’un laboratoire de haute sécurité P4 a pu donner lieu à la naissance d’une théorie complotique d’un virus mis sciemment au point pour attaquer une ou plusieurs nations ! C’est une fausse théorie, un canular de mauvais goût, un hoax ! Ce laboratoire s’explique par le fait que de nombreuses maladies émergentes ont eu pour origine la Chine. Affirmer un complot est un canular de mauvais goût !
La première personne malade du SARS-COV-2 est une vendeuse du marché déjà cité. Le médecin chinois qui a lancé l’alerte a été d’abord incarcéré puis libéré mais est décédé victime du SARS-COV-2.
Une importante colonie française a dû être rapatriée Le virus a fait un saut de plusieurs milliers de kilomètres dans certains organismes humains ! L’un d’eux a franchi les barrages ! En Chine, les mesures de confinement internes ont empêché l’épidémie de gagner le reste du pays et le reste du monde. Il y a eu des trous ! L’épidémie est devenue pandémie.
3 – D’épidèmie vers pandémie
Les échanges par voie aérienne essentiellement ont contribué à essaimer le virus vers l’Europe et la France, à la vitesse des avions modernes !
3.1 – Le patient zéro en France
Les recherches ont été menées pour identifier le point d’entrée. La piste est celle d’un avion de Français rapatriés de Wuhan. Elle mène dans l’Oise où a été hospitalisé un patient, ainsi qu’à Amiens où a été hospitalisé un second. Les deux hommes ont-ils contracté le Covid-19 là-bas ? L’un des deux l’a-t-il transmis à l’autre ou faut-il suivre une autre piste ? L’une d’elles mène à un avion, qui a rapatrié le 31 janvier 2020 des ressortissants français de Wuhan (Chine), le foyer de l’épidémie. C’est la base aérienne de Creil (Oise) qui organisait le rapatriement, et c’est là où travaille le patient hospitalisé à Amiens. Les deux patients sont passés à l’hôpital de Compiègne. Le virus a donc voyagé à bord d’un avion, sautant plusieurs milliers de kilomètres d’un coup. De là, il a essaimé à travers la France puis vers l’Europe et l’Amérique.
Le risque a été mal évalué ! Un équipage d’Air-France a été cloué au sol : il été provisoirement exclu du programme des vols de la compagnie aérienne, il avait assuré un vol entre Paris et Shanghai à bord duquel se trouvait un passager souffrant du coronavirus. A son arrivée, le passager a été pris en charge par les autorités chinoises. «Pourtant, le risque de contamination a été considéré comme très faible » ! La barrière a commencé à jouer son rôle, un peu tard. Des passagers ayant transité par Canton ont témoigné que lors de leur arrivé à Roissy le 30 janvier 2020, ils n’ont subi aucun contrôle alors que faisant escale en provenance du Vietnâm-Thaïlande, ils avaient été « épluchés » à Canton !
Puis est venu le temps des choses sérieuses en France : le confinement a été enfin décrété le lundi 16 mars, à effet du 17 mars, pour deux semaines. Il est annoncé prolongé jusqu’au 15 avril 2020. Auparavnt, on a laissé se tenir des rassemblements :
La situation a empiré, Paris a été contaminé, la situation dans l’est de la France est catastrophique.
3.2 – En Europe
3.2.1 – En italie
Un second pays entretenait de grandes relations avec Wuhan : l’Italie et particulièrement la région de Wuhan. Des voyageurs très futés, porteurs du virus, ont atterri en Suisse, à Bâle pour échapper aux contrôles. De Bâle, ils ont gagné Milan. Le virus a circulé incognito en Italie. On connaît la situation catastrophique en Italie à ce jour.
L’épidémie a débuté à Codogno avec un cadre d’Unilever qui a contaminé son épouse et ses amis, son médecin … La contamination est exponentielle !
3.2.2 – Dans le reste de l’Europe
Nous en resterons là, l’épidémie s’est répandue en Europe plus rapidement qu’en Chine, comme le constate le journal Le Monde. En Grande-Bretagne, l’épidémie a été prise à la légère dans un premier temps. Il en est allé de même aux USA.
3.3 Hors de la CEE
La situation a vite été prise au sérieux en Grande-Bretagne puis aux USA mais un peu tard. Nous sommes en pandémie !
Conclusion
La méconnaissance par les autorités administratives du principe de précautions (une invention écologiste ?), des lois scientifiques de l’Écologie, a fait qu’un petit écosystème tournant autour de quelques espèces animales a pu abriter des virus dont l’un d’entre eux, le SARS-COV-2 responsable de la maladie COVID-19 met, à l’heure où nous écrivons ces lignes, la planète entière en danger de mort. La minimisation des risques, l’ignorance des lois qui régissent les écosystèmes, le mépris des autres, le refus de tirer parti de l’expérience de la Chine, les impératifs économiques de la mondialisation, le tout conjugué, ont largement contribué à rendre les situations nationale, régionale, mondiale, catastrophiques. Nous sommes TOUS dans le même vaisseau spatial, le globe terrestre, la Terre.
La nature, pour qui méconnait ses lois, se venge de façon cruelle. Les animaux au bord de l’extinction ou menacés de l’être, se sont vengés. Saurons-nous tirer les leçons ?
L’actualité nous montre chaque jour les ravages que peuvent faire les intérêts particuliers et égoïstes, même au sein des communautés scientifiques où s’affrontent aussi des egos surdimensionnés. Il y a 50 ans, les maîtres qui nous enseignaient l’Écologie à Montpellier nous invitaient à respecter la « vérité terrain », à être pragmatiques et humbles, à respecter la Nature.
Tryphon Tournesol
Ecologiste, écologue « Maboul » ?
Citoyen libre
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Contribution validée par le modérateur.