La Russie, un nain aux pieds d’argile
En avril 2022, le mensuel « Capital », n° 367, publie (page 95) une page sous la plume de Michel Santi, un macroéconomiste. Celui-ci a analysé en profondeur les vulnérabilités de l’économie russe. Il précise que Moscou (le Kremlin) est fragilisé par les sanctions prises en 2014 (Europe, USA, Canada), réponse à l’annexion de la Crimée. Un gel d’actifs, de mesures restrictives touchant 185 personnes (oligarques) et 48 entités ont frappé fort. L’auteur affirme que la Russie est entrée en récession : une baisse de -2,2% du PIB au premier trimestre 2015. La chute des prix du pétrole et ces sanctions ont provoqué une baisse du rouble et une fuite des capitaux.
Les puissances précitées appartiennent à l’OTAN, organisme qui publie une revue (dont celle de juillet 2015). Ce n’est pas une agression armée conventionnelle mais une vérité qui fâche le cerveau malade de Vladimir Poutine, le nouveau Tsar au petit pied.
La vulnérabilité technologique
La Russie a hérité de l’URSS des stocks colossaux de munitions, de missiles, de fusées (dont certaines à ogives nucléaires), de sous-marins, de kalachnikovs, de chars, etc. Cet arsenal impressionnant est utilisé avec prodigalité sur l’Ukraine mais ne se se renouvelle plus. La dépendance technologique de la Russie remonte à l’URSS. Machines outils, composants électroniques, une grande partie des productions essentielles en électronique venait des pays baltes et de l’occident comme de l’Ukraine où sont établies les usines Antonov. La technologie de l’Ukraine manque maintenant. Michel Santi précise « Les processeurs, les puces et autres instruments indispensables notamment pour le système Glonass (crucial pour son GPS est ses missiles de défense [ou d’attaque]) ne peuvent être achetés en Chine qui ne les produit pas, contraignant la Russie à freiner ses propres programmes. ». Il continue en précisant que « cette faiblesse de l’économie russe est structurelle car l’activité est contrôlée par quelques conglomérats propriété de l’État ou d’une minorité de personnages [oligarques] » interdépendants et surtout contrôlés par le Grand chef Poutine. Je tiens, tu me tiens par la barbichette (une comptine).
L’usure des stocks et de l’armée
Le stock de munitions et de chars diminue. On sort des hangars des chars antiques et l’armée de conscrits mal aguerris les abandonnent plus ou moins intacts dans des fuites éperdues. Les Ukrainiens les récupèrent, les réparent, les modernisent et les réutilisent ! Les épaves sont soigneusement démontées, tout ce qui peut servir part vers les arsenaux ukrainiens. Les peuples des régions éloignées de Moscou (Sibérie et consorts) commencent à découvrir que leur jeunesse fond dans les creuset où fond la chair à canon mal armée et mal formée, cible des stands de tir des fronts où ne subsistent plus que de rares unités dignes du nom d’armée. Même la division Wagner recule !
Combien de temps la Russie va tenir.